Le sous-continent indien à vélo : chaleurs et poussières

Déc 10, 19 Le sous-continent indien à vélo : chaleurs et poussières

C’est bien connu, l’Inde, on adore ou bien on déteste. Les jugements sont rarement neutres. Toutes les personnes qui ont eu la chance d’y aller sont d’accord sur ce point. Avec un minimum d’expérience du voyage à vélo, un périple en Inde ne pose aucun problème particulier et vous permettra de bénéficier d’un accueil extraordinaire, avec quelques contraintes certes, mais minimes par rapport aux avantages.

Gare au climat !

Dès le mois de mars ou avril, la température commence son ascension, qui culminera dans l’enfer du mois de juin, quand tout le monde attend la mousson qui, parfois, prend du retard. La fournaise ne fait pas bon ménage avec le cycliste ! Surtout si vous compter faire votre périple avec un vélo électrique. Les batteries n’aiment pas les températures élevées et perdent rapidement de leur puissance… Et ne pensez pas que seule l’Inde du Sud soit touchée, c’est tout le pays sauf, bien entendu, la partie himalayenne et quelques endroits, comme Ooty dans les Ghâts (la chaine de montagne qui longe la côte du Kerala), où les Anglais allaient se réfugier en été. Ces grandes chaleurs remettent en cause le camping. Quand il fait entre 45°C et 49°C au Rajasthan, le camping est impossible, car sous la tente vous n’aurez pas de ventilateur ! Ajoutez cela la curiosité des Indiens qui chercheront à savoir ce qu’il y a dans votre tente. Et même dormir à la belle étoile est peu réaliste, la température ne descendant en-dessous des 40°C qu’au petit matin. Quelques euros pour un hôtel, cela n’offre souvent guère plus de confort que la tente. Mais au moins, vous aurez toujours un ventilateur… et même bruyant, il est indispensable. Comptez aussi sur les décibels dont les Indiens raffolent, tant en ville, le soir, où le calme est rarement de mise, que sur les routes, où le concert de klaxons est permanent. Certaines habitudes locales, notamment en matière alimentaire, peuvent aussi parfois dérouter, au départ, quand on voyage au plus près de la population comme seul le permet le vélo. Il ne faut pas hésiter tout goûter, surtout dans les petites échoppes, où la nourriture est préparée, la plupart du temps, à la demande. Du fait de l’absence de cartes fiables, et de renseignements sur la route parfois contradictoires, il est prudent de télécharger à l’avance des cartes en open source sur son smartphone.

Les destinations à visiter sans modération

Les Backwaters, un dédale de canaux

Un havre de paix

La lumière dore les toitures en bambou des kettuvalom, ces maisons flottantes en bois qui naviguent dans un fascinant réseau de voies d’eau saumâtre. Sur les rives, les cocotiers succèdent à des villages colorés. Sur une longue jetée des femmes guettent l’arrivée du bateau-bus. Près d’elles, des écoliers en uniforme bavardent. Les pêcheurs en pirogue contournent des tapis de nénuphars tandis que des cormorans, juchés sur des perches, leur jettent un regard scrutateur.

Des richesses naturelles en abondance

La longue Côte du Kérala au sud-ouest de l’Inde s’étire sur 580 kilomètres en bordure de la mer d’Oman. Kerala signifie la terre des cocotiers en malayalam, la langue locale. Un nom qui sied à cette terre fertile où poussent des plantations d’épices, de thé, de café, de bananes… Et bien sûr de cocotiers. Ce sont ces richesses qu’étaient venus chercher les Portugais au XVe siècle. Les Hollandais puis les Anglais se sont battus pour contrôler ce territoire jusqu’à l’indépendance de l’Inde en 1947. L’État du Kérala a été créé, au sein de la Fédération indienne, en 1956. Entre la Côte et les plaines agricoles du centre, se situent les Backwaters, un vaste entrelacs de lagunes, de lacs, de rivières et de canaux naturels et artificiels, utilisés pour le transport des marchandises et la pêche. Plus de 500 kilomètres de voies d’eau sont navigables. La pêche et la transformation des crevettes, des palourdes et des huîtres occupent toujours une place importante dans l’économie. La pêche s’y pratique selon des méthodes séculaires. Des carrelets chinois sont plongés dans l’eau avec des appâts, des filets sont posés en pirogue… La beauté de ce réseau aquatique et de ses rives attire un tourisme croissant.

Instruction et tolérance

La cohabitation de catholiques, apparus selon la légende dès le 1er siècle de notre ère, de musulmans venus au VIIe siècle et d’hindous, aujourd’hui largement majoritaires, a toujours été harmonieuse dans cet État où le taux d’alphabétisation des femmes et des hommes avoisine les 90%.

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *